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Conférence UNAB
16 novembre 2023 14 h 15 - 16 h 00
Corinne ROSSARI
Professeure ordinaire de linguistique française de l’Université de Neuchâtel
Les mots et leur usage.
Comment différencier des mots «vides» dont le sens est proche voire synonyme?
Il y a des mots qui cumulent toutes les difficultés pour un linguiste. Ils ne désignent rien, s’emploient beaucoup et se ressemblent. Pourtant on sent bien qu’ils ne veulent pas dire la même chose. Vous vous demanderez de quels mots je parle. Des mots dits vides, ceux qui nous servent à manifester notre impression sur un événement, à nuancer ce que l’on avance, à relier nos phrases. Voici le titre d’un article tiré de Paris Match:
A la table des rois – Louis XIV n’a certainement pas partagé une aile de poulet avec Molière
Quelle nuance aurait apporté l’emploi de certes, de peut-être ou de sûrement en lieu et place de certainement choisi par le rédacteur? Le début de l’article commence ainsi:
Ingres a immortalisé au XIXe siècle la scène en peinture. Louis XIV partageant sa table avec Molière a aussi fait l’objet de tableaux d’autres peintres, ainsi que de gravures. Pourtant, à en croire Jean-François Solnon – dans son livre «Louis XIV. Vérités et légendes» publié en 2015 –, ce dîner n’a jamais eu lieu.
Et si mais avait été choisi au lieu de pourtant, quelle différence aurait-il amené sur le lien entre les deux phrases?
Nous verrons comment les outils statistiques et la possibilité d’interroger automatiquement les textes permettent d’éclairer le sens des mots et les choix (in)conscients que l’on fait quand on en emploie un plutôt qu’un autre.
Cette page est tirée du site de l’UNAB.