Alain SCHÄRLIG

Mathématicien et professeur honoraire à la Faculté des HEC de l’Université de Lausanne

Gerbert d’Aurillac, l’homme de science devenu pape

Les historiens du calcul élémentaire font parfois allusion à Gerbert d’Aurillac, soit parce qu’on lui attribue d’avoir introduit les chiffres arabes en Europe, soit parce qu’il est l’inventeur d’un abaque – une «planche à compter» – plus performant que tous les autres. Et chez les historiens de l’Église, on ne le mentionne guère que pour dire qu’il a fini sa vie comme pape.

Gerbert a pourtant été un personnage hors du commun, à la fois comme homme de science avant la lettre et comme enseignant de très haut niveau – c’est l’aspect de sa vie qui nous intéresse le plus – et comme ecclésiastique en vue, menant une activité quasiment politique au sein de l’Église, entrelardée d’un nombre étonnant de longs voyages effectués dans les conditions spartiates de son époque.

C’est ce que nous exposera le conférencier, en insistant non seulement sur les chiffres arabes et l’abaque, mais aussi sur l’enseignement scientifique de Gerbert. Au X^e siècle, ce n’était pas évident.